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Voyage: Le Parc National de Taï

Le carnet de voyage d’Abidjan Planet vous transporte ce mois dans les profondeurs de l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Entre les frontières de la Côte d’Ivoire et du Libéria, réside un trésor écologique d’une importance mondiale : le Parc National de Taï. Avec ses 508 186 hectares de forêt tropicale primaire, il se dresse comme le deuxième plus grand bastion de biodiversité en Afrique et qui attire les passionnés de nature et les aventuriers en quête de découvertes inédites.

L’histoire de la création du Parc National de Taï remonte à 1926. Riezebos et al. (1994), cité par Adou et al. (2005), rappellent que l’administration coloniale a établi le « Parc refuge de la région forestière du Moyen et du Bas Cavally » par l’arrêté 2508/AG/11/04/1926. Après avoir changé de nom à plusieurs reprises, la réserve intégrale de faune et de flore de Taï est devenue en 1972 le « Parc National de Taï » par le décret n° 72-544 du 28 août 1972, couvrant une superficie de 350 000 hectares. En 1973, le parc a été réduit de 20 000 hectares au profit de la Réserve du N’zo par le décret n° 73-132 du 21 mars 1973. En 1978, le Parc a été reconnu pour son grand intérêt écologique et biologique par la communauté internationale.

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Ainsi, l’Unesco l’a inclus au nombre des Réserves de biosphère et inscrit en 1982 sur la liste du patrimoine mondial. Le Parc National de Taï est contigu à la Réserve de faune du N’zo au nord, formant le plus grand bloc intact de forêt ombrophile primaire d’Afrique de l’Ouest. Le parc, tire son nom de la ville de Taï, située entre sa limite ouest et le fleuve Cavally, marquant la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria.

Pépite de biodiversité

Le Parc National de Taï s’étend sur une superficie de 5 360 km2, représentant plus de 50% des zones forestières ouest-africaines placées sous stricte protection. Ce sanctuaire naturel est un véritable réservoir génétique, abritant une flore et une faune d’une richesse exceptionnelle.

La forêt primaire de Taï, majestueuse et dense, est le foyer d’une biodiversité unique. Environ 1 300 espèces de plantes vasculaires y ont été répertoriées, dont 12% sont endémiques à l’Afrique de l’Ouest. Cette flore luxuriante abrite des arbres multi-centenaires, offrant un spectacle enchanteur sous son épaisse canopée.

C’est également un refuge pour une faune diversifiée et abondante. On y trouve notamment des primates, tels que les cercocèbes fuligineux, plus communément appelés mangabeys, vivant en groupes sociaux pouvant atteindre jusqu’à 80 individus. Les chimpanzés, casseurs de noix, sont également présents, tout comme le rare Colobe de Van Beneden ou Colobe vert.

Le parc abrite également la plus grande population d’éléphants de forêt de Côte d’Ivoire, ainsi que d’autres espèces endémiques telles que l’hippopotame pygmée et le céphalophe de Jentink. En tout, 146 espèces de mammifères, soit 93% des espèces de la zone forestière ouest-guinéenne, trouvent refuge dans le Parc National de Taï.

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Les amoureux de l’ornithologie seront comblés par la diversité des oiseaux présents dans le parc. Avec 234 espèces recensées, dont des oiseaux d’eau et des migrateurs, le Parc National de Taï est un véritable paradis pour les observateurs d’oiseaux. Le lac de Buyo, situé au nord du parc, offre d’excellents points d’observation pour ces passionnés, avec ses 8 000 hectares d’étendue d’eau.

Les écosystèmes aquatiques abritent une diversité de poissons encore largement méconnue des scientifiques. Le Parc national de Taï, le plus vaste massif de forêt tropicale humide d’Afrique de l’Ouest avec plus de 5000 km2, possède des cours d’eau exceptionnels. Ces habitats aquatiques, sources irremplaçables de vie et d’inspiration, recèlent encore de nombreux mystères. Une étude ichtyologique, première du genre dans la région, a permis de recenser 60 espèces de poissons réparties dans 20 familles et 37 genres.

En tant que Réserve de Biosphère et site d’importance mondiale, le Parc National de Taï est non seulement un trésor naturel, mais aussi un patrimoine de l’humanité. Protéger ce joyau biologique est essentiel pour préserver la biodiversité de la région et offrir aux générations futures la possibilité de contempler cette merveille de la nature.

Comment s’y rendre ?

Le Parc national de Taï comprend deux zones touristiques, l’une dans le secteur de Djouroutou et l’autre dans le secteur de Taï. Pour accéder au premier site, vous pouvez passer par le village de Djouroutou, situé à 7 km de là. Ce village se trouve à l’extrême ouest du parc, à environ 213 km de la ville de San-Pedro, ce qui représente environ 5 heures de voyage sur routes bitumées et pistes rurales.

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Djouroutou est une localité agricole comptant plus de 71 000 habitants, avec un centre de santé urbain et une école publique. Il est également possible d’y atterrir en hélicoptère. San-Pédro, ville portuaire, est desservie par avion depuis Abidjan tous les jours de la semaine. Elle est située à 380 km d’Abidjan par la route côtière.

La deuxième zone touristique, appelée Ecotourisme Taï, se trouve dans la commune de Taï, à 80 km au sud de Guiglo et à l’ouest du Parc national de Taï. Pour y accéder, prenez la route de Daloa et passez par Duekoué pour arriver à Guiglo. Ensuite, prenez la piste qui longe le parc pour arriver à la ville de Taï, cette même piste mène à Djouroutou.

Des pistes d’atterrissage sont disponibles à Daloa, Guiglo et Zagné (à 40 km de Taï). La ville de Man, située à 120 km de Guiglo, est desservie par avion.

Il existe des transports en commun entre Guiglo – Taï – Djouroutou et entre San Pedro – Tabou – Djouroutou.

Texte : Mano avec www.oipr.ci

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