Le Wobélé Festival fait revivre l’âme Tagbana

Du 9 au 17 août 2025, la cité de Tafiré, dans la région du Hambol, a vibré au rythme de la 4ᵉ édition du Wobélé Festival. Fidèle à son esprit d’origine – “Wobélé” signifiant “Nous voici !” en tafihé et tchébingué – l’événement s’est affirmé comme un véritable voyage au cœur de la tradition tagbana.
Le festival a pour mission de promouvoir et préserver les us et coutumes des sous-préfectures de Tafiré, Niédiékaha et Badikaha. Il ouvre ainsi une fenêtre sur la richesse culturelle de la Côte d’Ivoire.
Cette édition placée sous le thème « Culture et Paix : bâtissons un avenir commun » a réuni populations locales, autorités, artistes et festivaliers venus de divers horizons. Vingt-quatre activités ont rythmé ces neuf jours de fête : danses traditionnelles, compétitions sportives, expositions, panels, soirées de contes et concerts.
L’une des grandes attractions fut l’aménagement inédit du village du Festival, pensé comme la reconstitution d’un village typique tagbana avant l’urbanisation. Cases traditionnelles, objets usuels, photographies et reliques ont offert aux visiteurs un véritable voyage dans le temps, ce qui les a plongé dans l’univers originel des populations du Hambol.
Traditions vivantes, innovations et découvertes
Un concours de danses traditionnelles a vu s’affronter plus de quarante troupes sur les rythmes du Sita, du Nangbôgô et du Sitchala, avant la grande finale consacrée au N’goron de Boundiali. Les festivaliers ont également découvert la danse guerrière des Ébriés, ethnie invitée d’honneur.
Parmi les nouveautés :
Le rallye automobile et le motocross, qui ont transformé les pistes de Tafiré en arènes de sports mécaniques.
Le théâtre en langue tagbana, grande première qui a enthousiasmé le public et renforcé la transmission du patrimoine linguistique.
Le concours culinaire, véritable célébration des mets traditionnels tagbana, dont le soumbala et le miel de Tafiré.
La case numérique, fruit d’un partenariat avec Bridge Africa, pour offrir aux enfants et aux jeunes un accès inédit au digital : alphabétisation numérique, gaming éducatif et apprentissage du e-commerce.
Wobélé Piléh, espace récréatif dédié aux enfants avec toboggans, piscines à boules, ateliers créatifs et chasses au trésor.
Au-delà des spectacles et animations, le festival a proposé une découverte touristique du Yeliman, mystérieuse roche sacrée dominant la région. Une excursion ponctuée d’un brunch tagbana a permis aux visiteurs de savourer les spécialités locales dans un cadre naturel unique.
Des activités de sensibilisation ont aussi marqué cette édition, notamment autour du réchauffement climatique et de l’usage des pesticides.
Vitrine culturelle et pont entre générations
Pour le Commissaire général, Ouolo Coulibaly, le Wobélé est bien plus qu’une fête. C’est une ‘’école de fraternité, un laboratoire d’innovation culturelle et un levier de développement social et économique’’.
En effet, au-delà des danses, contes et expositions, l’événement constitue une vitrine du savoir-faire local : production de miel bio, beurre de karité, artisanat et produits cosmétiques naturels. Ces filières trouvent au festival une opportunité de valorisation et de débouchés.
Du marathon au maracana de nuit, des concerts de balafon aux prestations d’artistes modernes, la programmation 2025 a su allier tradition et modernité dans une atmosphère de fraternité.
Clôturée par une grande tombola, une remise de trophées et des feux d’artifice, la 4ᵉ édition du Wobélé Festival restera dans les mémoires comme un moment fort de la vie culturelle du Hambol.
Et déjà, l’appel résonne : “Wobélé… Nous voici !” pour une nouvelle édition plus palpitante.
Mano