Archibat célèbre sa 10ème édition sous le signe du renouvellement urbain
La 10ème édition du Salon de l’Architecture et du Bâtiment (ARCHIBAT), a été lancé ce vendredi 11 avril 2025 au Parc des expositions de Port Bouet. Placé sous le thème « Architecture et renouvellement urbain », l’événement se veut une plateforme stratégique de réflexion, d’innovation et de rencontre autour des grands enjeux de l’urbanisation en Afrique. Il durera jusqu’au 15 avril prochain.
Dix-huit ans après sa création, ARCHIBAT s’impose comme un rendez-vous incontournable pour les professionnels du bâtiment, de l’aménagement et du design, mais aussi pour le grand public. « En 2007, nous rêvions de villes et d’environnements agréables. Aujourd’hui, cette 10e édition célèbre notre résilience commune face aux crises politiques, sociales et économiques », déclare le Commissaire général du salon, Ismael Boga-N’guessan. Pour lui, ARCHIBAT est à la fois une vitrine de l’innovation dans le secteur et un espace de réflexion scientifique, où chaque édition contribue à penser l’architecture autrement.
Avec plus de 244 stands répartis sur 7 200 m², cette édition s’articulera autour de quatre pavillons : BÂTIR, FINIR, AMÉNAGER, HABITER / DÉCORER. En marge du traditionnel concours du plus beau stand, introduit en 2017, le salon innove cette année avec le Concours du Meilleur Artisan, valorisant les métiers de l’électricité, de la plomberie et du carrelage.
L’architecte, acteur central de la transformation urbaine
Le thème de cette édition résonne avec les aspirations des professionnels du secteur. Pour Joseph Amon, président de l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire, le renouvellement urbain ne doit pas se limiter à la modernisation des infrastructures : « Il s’agit de redonner du sens à nos villes, en préservant les valeurs humaines, culturelles et environnementales, tout en favorisant l’inclusion sociale et l’équité dans l’accès aux services essentiels. »
Sa vision est partagée par de nombreux confrères venus du Maroc, de la Tunisie, de la RDC, mais aussi de pays ouest-africains comme le Sénégal, le Cap-Vert, le Bénin, le Mali ou encore le Nigéria. Tous réunis pour promouvoir une architecture qui respecte l’environnement et intègre les réalités locales.
Les architectes ivoiriens, affirme-t-il, « souhaitent de plus en plus se positionner comme de véritables acteurs dans la redéfinition du paysage urbain », en anticipant les défis liés au changement climatique, à la croissance démographique et à l’urbanisation accélérée.
Un soutien gouvernemental affirmé
Le Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, parrain de cette édition, a salué une initiative en phase avec l’ambition du gouvernement : celle de penser des villes plus vivables. « Le renouvellement urbain ne signifie pas reconstruire nos villes, mais les repenser. Il faut replacer l’architecte au cœur du projet urbain », a-t-il insisté.
Conscient des défis, il a évoqué les 199 quartiers précaires et plus de 500 zones à risques recensés à Abidjan. Un chiffre alarmant qui donne à cette thématique toute son importance. Pour le ministre, « renouveler la ville, c’est aussi affronter avec lucidité la question de l’habitat précaire ».
Il était accompagné pour l’occasion par son collègue, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, témoignant ainsi du soutien transversal du gouvernement à cette initiative phare du secteur du bâtiment et de l’architecture.
Un cadre scientifique de haut niveau
Le ton scientifique de cette édition a été donné à travers une brillante conférence inaugurale, prononcée par le Pr Nassa Axel Désiré, président du Comité scientifique d’ARCHIBAT. À travers son intervention, il a appelé à une mobilisation des savoirs et des expertises autour d’une architecture plus inclusive, adaptée aux transformations sociétales et environnementales.
Durant cinq jours, panels et conférences permettront aux experts venus d’Afrique et d’ailleurs d’échanger leurs connaissances, de débattre des enjeux de la ville durable, et de faire émerger des solutions concrètes et adaptées aux réalités du continent.